Petite Histoire d'un maire communiste du Front Populaire (1/2)
LEBLOND Alfred, Louis, Joseph
La commune : le village de Roeux (Pas de Calais) début du 20ème siècle
1906 sa naissance: fils d’Alfred Leblond et de Julia Huret (les "Leblond" sont originaires du village voisin de Fampoux)
1911
En 1911 il habite à Roeux,
rue de la gare
(photos ci contre)
avec son père, sa mère et ses sœurs Zélima et Lucie, déjà nées.
1926: l'armée
Incorporé le 15 novembre 1926
(n° matricule 893)
il est classé « soutient de famille » (6 frères et sœurs).
Le 10 novembre 1927 il est « rayé de la liste »
il est alors domicilié à Roeux, rue provisoire.
1929: le mariage
Le 30 juillet 1929 il épouse Zélima Guérardel (de 13 ans son ainée).
Coureur cycliste amateur
Il pratique le sport cycliste et participe à des courses.
Il racontait qu'à l'époque les selles de vélo étaient en cuir. Pour les adapter à l'anatomie de chacun il fallait laisser tremper la selle au moins une nuit pour ramollir le cuir puis aller faire du velo, selle encore humide, pendant une journée pour qu'elle épouse les formes.
Il participe, avec Eugène Dumont à plusieurs courses cyclistes.
1930 : assuré social ...
En 1930, assuré social
bien avant
la « Sécu » de 1948
1932 : le parti communiste
Militant du Parti communiste, il devient trésorier de la cellule locale de Roeux.
Il cumule la fonction, l’année suivante, avec celle de secrétaire.
Malgré le petit nombre de ses militants (une douzaine), le groupement mène une active propagande.
1934: élections municipales
La liste du PC emporte les élections municipales.
Leblond Alfred devient maire de Roeux.
Un grand merci à Jean Jacques CALIS pour la précieuse aide iconographique et de recherche patrimoniale sur Roeux
1936 : le front populaire et les grèves
Le maire de Roeux intervient dans les conflits
Il célèbre aussi des mariages
Quelques affiches de l'époque
Elections législatives de 1936 : échec
Candidat malheureux aux législatives de 1936
dans la 2ème circonscription d’Arras
1939 : année de tous les dangers
Alfred Leblond figurait, en 1939, parmi les plus actifs lieutenants de René Camphin au sein du rayon d’Arras.
Les notes des services secrets ne sont guère élogieuses
Grande admiration du PC pour Staline, "le petit père des peuples", considéré comme un pacifiste !
Alfred Leblond distribue des tracts
favorables au pacte germano-soviétique
La réaction des autorités ne s'est pas fait attendre ...
Le 31 août 1939
Il est arrêté
pour avoir distribué
ces tracts
Les tribunaux sont hyper réactifs
Le 6 septembre 1939
Il est condamné
à un mois
de prison
en même temps que Cyprien Quinet
La patrie est en danger: direction metz et le front de l'est
Le mois écoulé, il est incorporé au 402ème régiment
de défense contre les avions (DCA)
basé à Metz, le 2 octobre 1940
(matricule 8077)
L'instruction militaire rapide suit
Le 6 octobre 1939
il apprend que le conseil municipal de Roeux
est suspendu "jusqu’à la fin des hostilités".
Les combats sont engagés contre l'armée allemande
Le 402e régiment d'artillerie est alors basé à la Caserne Roques à Metz.
Pendant la campagne de 1939-1940, le 402e RADCA, composé de 32 groupes et de huit batteries, a un comportement remarquable, abattant plus de 20 appareils ennemis. Il est dissous à l'armistice.
Il manie ce type de canons
Il participe officiellement à la Défense Nationale
en « zone armée »
du 2 octobre 1939 au 25 juin 1940
et est mis sur le « pied de guerre »
du 26 juin 1940 au 27 février 1941.
Il est blessé au cours des combats.
Il aurait eu un doigt écrasé par le recul d’un canon (souvenirs de témoignage oral).
Il est hospitalisé dans un hôpital de fortune
Il est hospitalisé à Reims
dans un collège privé transformé en hôpital.
Il faut noter que dès le 9 septembre 1939,
les sept huitièmes de ce Collège Saint Joseph
furent réquisitionnés pour devenir
l'hôpital complémentaire Saint Joseph.
Sa vie est en danger
Il développe une gangrène
qui oblige les chirurgiens
à l’amputer
de deux phalanges.
il a raconté qu'il était dans un état
comateux et qu'il a reçu
l'extrême onction.
il a narré aussi avoir entendu le médecin militaire dire aux infirmières, croyant qu'il n'entendait plus rien, qu'il ne passerait pas la nuit.
Il avait la rage de vivre et il a survécu à sa gangraine.
Il est officiellement démobilisé
le 28 février 1940.
Le Conseil de révision de Châlon sur Marne
du 24 avril 1940
précise qu’il est affecté aux travailleurs « Marnais » à Toulouse.
Les suites de sa blessure
Blessure de guerre,
reconnue officiellement.
Même sous l’occupation
les blessures de guerre
étaient reconnues.
Date de dernière mise à jour : 16/11/2020